Récit émouvant d’un fils ayant quitté tous ses proches pour vivre l’aventure au bout du monde. Dans une lettre, il fait ses adieux à sa mère, lui expliquant qu’il souhaite voyager et devenir aventurier.
Maman.
Quand je serai grand,je ne veux pas être comme tout le monde.
Je ne veux pas être médecin,ni avocat.
Je ne veux pas de grosse maison,de grosse voiture,
ni de mon train-train.
Maman.
S’il te plait.
Ne m’en veux pas.
Je sais, tu me le répètes tout le temps :
« pense à ton avenir,
tu ne vas pas t’en sortir ! »
Mais pourquoi je ne penserais pas à maintenant ?
Vivre ce putain de moment présent ?
J’ai fait mon Bac S, comme tu me l’as demandé,
terminé mes longues études,
très chères payées.
Tu sais maman,
parfois je m’amuse à m’asseoir sur un banc, à la défense
à regarder les gens passer
avec leurs badges ridicules autour du cou.
Aucun de leurs regards ne se croisent,
dans cette fourmilière immense,
trop attachés aux écrans de leurs derniers joujoux.
C’est vraiment ça que tu veux ?
Que je suive la masse, en attendant d’être vieux ?
Maman.
Aujourd’hui,ce n’est plus comme avant.
Le vrai bonheur il est juste là,
à bout de bras.
Tout est accessible si facilement,
mais ça,personne ne le voit.
Maman.
Je sais, tu ne vas pas aimer.
Je ne veux pas surveiller les marchés,
ni être banquier,
à croupir dans un casier,
et attendre de me faire virer.
Nan, maman.
Quand je serai grand,
je veux être aventurier.
En un an à voyager autour du monde,
j’ai appris bien plus que tu ne le crois.
J’ai appris l’Art,l’Histoire.
J’ai appris à respecter,à accepter.
Je suis tombé amoureux, autrement qu’en zappant à droite.
J’ai su tester mes limites, à en avoir les mains moites.
Et surtout,
j’ai rencontré des tas de gens qui ne jugent pas,
que tu sois noir, blanc, jaune ou vert…
qu’est-ce qu’on s’en fout,
on est tous là,
au même endroit.
Ici,les cultures sont différentes.
J’ai appris de nouvelles coutumes
et de nouvelles religions.
J’ai appris à faire de la moto,
à nager avec les poissons.
Pour une fois dans ma vie,
je me suis senti utile,
j’ai pu ressentir ce vrai bonheur que l’on alors
que l’on donne, sans recevoir.
Maman.
Mais aussi, la société.
Je sais que vous n’allez pas aimer.
Vous m’avez peut-être perdu,
mais moi,
enfin,
je me suis trouvé.
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