Ma conférence voyage devant plus de 100 personnes, pour parler de mes aventures mais surtout : le Voyage hors des sentiers battus.
Cette conférence, c’est le TED X du voyage ! Elle se passe dans plusieurs villes en France. Cette année, c’est moi, la Tortuga, qui tente ma chance sur Paris ! L’occasion pour moi de partager mes aventures de voyage hors des sentiers battus !
Bonjour, je m’appelle Mathis, et l’histoire que je vais vous raconter aujourd’hui … n’est pas une belle histoire d’un beau voyage calme et reposant. Et j’en suis désolé par avance. Non ce n’est pas l’histoire d’un jeune couple tout mignon, en train de prendre du très bon temps. Ça donnait envie pourtant hein ?
Non, non. L’histoire que je vais vous raconter aujourd’hui, est plutôt une histoire de souffrance, de peine. C’est l’histoire d’un type qui a marché de longs kilomètres à ne plus pouvoir sentir ses jambes. Traversé des rivières en récoltant des sangsues. Un gars qui a attrapé la dengue hémorragique au Cambodge et a dû être hospitalisé, seul, dans un hôpital local.
Un petit gars ordinaire qui a dû faire face à ses plus grandes peurs, comme affronter une tempête dans un petit bateau de pêche au Cambodge, dormir à deux pas du front de la guerre en Birmanie, dans un village de rebelles armés qui pour la plupart étaient des jeunes hommes et femmes qui n’avaient jamais touché à une arme avant cela.
Ou encore, descendre dans les profondes mines de Potosi en Bolivie, et venir aider des miniers qui ne voient jamais la lumière du jour, se nourrissent principalement que de feuilles de coca et d’alcool à 96 degrés, leur seul repas de la journée, à pousser de lourds chariots. Sur cette photo, le minier n’a que 22 ans.
Mais c’est aussi une histoire d’amour et surtout, de rencontres. Des gens qui partagent des cultures et des modes de vie différents. Comme ces deux Birmans, Kyaw et Arun qui n’avaient jamais vu de touristes auparavant, mais qui n’ont pas hésité à inviter un étranger à boire un verre chez eux. À lui offrir à manger, et lui raconter des histoires passionnantes et authentiques.
Comme l’histoire passionnantes des femmes au visage tatoué. On peut trouver la dernière génération à Mindat, en Birmanie. À l’époque les rois birmans tatouaient le visage des femmes de leur village pour éviter que la tribu voisine ne vienne les kidnapper.
Alors cette personne, comme vous avez pu vous en douter, c’est moi. On me surnomme la Tortuga.
Alors pourquoi on m’appelle la Tortuga ? (la tortue en espagnole) et bien l’image parle d’elle-même. En Bolivie, durant mon Road Trip de 4 jours dans le désert du Sud Lipez en 4×4, j’étais tellement chargé notamment en matériel audiovisuel (je suis passionné de vidéo) que du coup, j’étais lent. Et il fallait tout le temps m’attendre. C’est notre chauffeur mais aussi une cuisinière et guide bolivienne qui nous accompagnait qui a commencé à m’appeler « Vamos la tortuga » qui veut dire : « viens, la tortue ! »
Alors pourquoi je vous raconte tout ça ? Et bien tout simplement parce qu’à la base, moi aussi je voyageais en suivant mon guide touristique. Ces paysages là, qui m’ont fait rêvé toute ma vie en photo ou en vidéo, je les avais enfin rencontré. Mais quand je suis arrivé, quelque chose d’inconcevable quand tu voyages, m’est arrivé. Je me faisais chier.
Non. Ce n’était pas pour moi. Je ne voulais pas dépenser mon argent et mon tend à me reposer et ne rien faire. Moi ce que je voulais, c’était l’aventure. Retourner à l’état sauvage. Me réveiller de bonheur le matin et aller me baigner dans l’eau fraîche de la rivière. Je voulais rentrer chez moi en France non pas triste de la fin de mon voyage, mais plutôt heureux, de retrouver mon confort.
J’ai alors opté pour l’aventure : sortir des sentiers battus. Mais alors, qu’est ce que ça m’a apporté, de ne pas suivre les guides. La première chose : vivre des expériences que jamais je n’aurai pu vivre chez nous, en France. C’est notamment comme ça, par hasard, que je me suis retrouvé dans un monastère Bouddhiste en Thaïlande, coupé du monde.
Là bas, vêtu d’une simple tunique blanche, je dormais à même le sol. Pas d’internet, pas de technologie. Interdit de parler. Interdit de tuer tout être vivant. D’ailleurs quand je suis arrivé, j’ai éclaté un moustique qui s’était posé sur mon bras par réflexe… tout le monde m’a regardé comme si j’avais commis un meurtre. Réveil tous les jours à 4h du matin. Deux repas très léger par jour : un à 6h du matin, l’autre à 11h du matin. Et bien sûr, de longues heures à méditer.
Ou encore découvrir le voyage en auto-stop, et ainsi pouvoir me rendre dans des villages inhabités. Comme ici, où je me suis retrouvé à dormir chez l’habitant en plein milieu de la jungle de Planque au Mexique, où ils n’avaient jamais vu de touristes, et n’avait pas l’eau courante. Je devais me laver dans l’eau bien fraiche de la rivière du village.
Mais surtout, découvrir des endroits qu’aucun guide touristique, aucun site web, aucune agence n’avaient encore indiqué. C’est comme ça que, sur les milliers de temples présents sur le site de Bagan, j’ai pu trouver mon temple à moi tout seul, perdu dans les champs. Il y a un accès à l’intérieur pour monter sur le toit. J’ai eu le plus beau lever et coucher du soleil de ma vie. Seul. Je me sentais unique. Privilégié. Sans n’avoir rien payé.
Ces expériences m’ont permis de me rapprocher des cultures locales. J’ai pu découvrir leurs mode de vie, apprendre quelques mots de leur langue. De me retrouver pendant un instant dans la peau d’un minier bolivien ou encore d’un rebelle birman et me rendre compte de la chance que je pouvais avoir. Me remettre pour la première fois de ma vie, en question.
Prendre ces risques, rencontrer ces gens … c’était dans un but bien précis. L’essence même de ma quête : la découverte. Découvrir des endroits, vivre des expériences que je savais ne jamais pouvoir faire si j’avais suivis mon guide touristique, en voyageant de la manière classique.
Mais surtout, Voyager hors des sentiers battus ça a changé ma vie d’aujourd’hui. J’ai pu découvrir de nouvelles passions, que je n’aurai probablement jamais pratiqué si j’avais choisis la voie de la facilité en ne faisant que des choses que je connaissais déjà. Parce que finalement, pratiquer aujourd’hui ces activités que j’avais découvert en voyageant à l’autre bout du monde, me permet en quelque sorte de continuer à voyager, de faire revenir les émotions de ces moments et du coup, m’aide à tenir dans les moments difficiles du retour.
J’ai découvert l’amour du trek que je continue aujourd’hui. Je me promène dans Paris, et m’arrête dans un musée ou visite des parcs dont j’ignorais l’existence : chose que je ne faisais pas autrefois. Parfois, je prends mon weekend pour aller, toujours en solitaire, faire un trek dans la nature. J’ai notamment fait les 25 bosses, célèbre trek situé dans la forêt de Fontainebleau, à seulement une heure de Paris, où j’y ai même campé.
Aujourd’hui je continue la méditation, chaque matin comme les moines thaïlandais me l’ont appris dans ce temple. Depuis, le stress m’a quitté, je ne fait plus attention aux regards des autres et cela m’aide énormément au niveau de ma concentration. Ce ne sont plus mes émotions qui me contrôlent, mais moi, qui contrôle mes émotions.
Mais surtout, étant passionné de vidéo, j’ai décidé de créé ma chaîne youtube TORTUGAvideos, pour montrer comment voyager hors des sentiers battus en toute sécurité et ainsi vous permettre de vivre les mêmes expériences. Par exemple, j’explique dans une de mes vidéos, que j’ai pu visiter de magnifiques endroits dans le monde désertés des touristes grâce à une application mobile très peu connue : Hidden Place.
On prends certes quelques risques, mais on est réellement libre de ces choix. Ce n’est pas une agence ou un guide qui va vous dire où aller, c’est vous qui allez construire votre propre route au grès de vos envies. Je vais terminer avec une citation de Mark Twain « Dans vingt ans, vous serez plus déçu par les choses que vous n’avez pas faites que par celles que vous avez faites. Alors sortez des sentiers battus. Mettez les voiles. Explorez. Rêvez. Découvrez. »
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