[VIDÉO] Immersion au sein du monastère Bouddhiste Wat Pa Tam Wua

Vêtu d’un habit monastique, j’ai séjourné dans le monastère Bouddhiste Wat Pa Tam Wua Monastery, en Thaïlande. J’y ai découvert l’art de la méditation. 

Solitude, Souffrance, Fatigue, Ennui profond et Faim

5 rudes épreuves que j’ai dû apprendre à surmonter grâce à de longues heures de méditation, lors de l’expérience la plus folle que j’ai pu vivre durant mon long Road Trip en Asie du Sud Est.

Cette expérience, elle m’a profondément marqué. Elle m’a été gravée au fer rouge dans ma mémoire. Elle a tellement changé ma façon d’être, de voir le monde, qu’il m’a fallu la partager avec le plus grand nombre de voyageurs. Aujourd’hui, j’ai décidé de la partager avec toi, en vidéo : Mon incroyable séjour dans le monastère bouddhiste reclus du monde Wat Pa Tam Wua Monastery  où j’ai pu vivre durant plusieurs jours, dans la peau d’un réel moine bouddhiste.

Mon aventure a commencé dans le Nord Ouest de la Thaïlande, dans une région pas si fréquentée par les touristes : à Mae Hong Song. Mae Hong Song est une ville située à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie. Après y avoir vécu un véritable enfer en tombant en panne d’essence à scooter à la frontière, où je rencontre bien sûr un drôle d’américain, ancien membre de la Marine, m’affirmant fermement (pour me rassurer) que je me trouve sur le chemin emprunté par les trafiquants d’opium venant tout droit de Birmanie ; que, carrément, il y aurait des snipers placés sur le haut des collines m’entourant … Bien évidemment, tu me connais ma petite Tortue, à ses dires, je me suis empressé pour me rendre le plus près possible de la frontière … mais ça, c’est une autre histoire, que je réserve pour une autre vidéo.

Après cette première expérience bourrée d’adrénaline, je décide de me lancer un défi encore plus fou : vivre dans la peau d’un moine durant plusieurs jours, reclu du monde, dans un monastère Bouddhiste.

Et me voilà largué, au milieu de nulle part, entre Mae Hong Song et la ville de Pai. Je suis maintenant livré à moi-même.

Mon cœur bat. J’ai l’impression d’avoir fait une grosse connerie. L’ambiance semble sectaire. Des dizaines de personnes sont à genoux, en plein chant de prières.

Je suis accueilli par une jeune allemande, du nom de Nathalie. Elle a décidé de se couper du monde et de vivre sa vie dans ce monastère. On y est hébergé gratuitement en échange d’un don et de services rendus au sein du monastère.

Ici, on dort à même le sol. Pas de drap ou de dessous de lit. Un simple tapis fait office de matelas. Alors je triche un peu, et j’en pique un deuxième.

Une fois mon lit préparé, je pars me changer et me vêtir de l’habit monastique : une tunique simple, blanche. La couleur représenterait la pureté de l’âme… en tout cas, je doute de la pureté du lavage, car les tenues ne sentaient pas la rose.

Ici, interdiction de parler. On circule la plupart du temps nu pieds. Les hommes et les femmes vivent séparés. Nous sommes reclus du monde, entourés par une nature incroyablement belle et le silence règne en maître, seulement dérangé par le bruit des insectes.

Il est évidemment strictement interdit de nuire au moindre être vivant. Alors l’endroit pullule d’insectes en tout genre, et notamment de moustiques.

Je décide de prendre une bonne grosse douche … grosses erreur : l’eau est tout simplement glacée. Et la douche, envahie de moustiques.

Dans ce monastère on m’explique qu’il n’y a pas Internet et pas le droit aux technologies. Je leur ai demandé la permission de filmer avec ma caméra en prétendant tourner un reportage pour YouTube. Ils ont accepté en me demandant seulement de ne pas trop filmer les moines sans leur autorisation.

On m’offre un livre de méditation comportant le strict planning de mes journées, une explication détaillée de la religion bouddhiste mais surtout, les secrets de la méditation et comment la pratiquer. J’ai pu garder ce petit bijou avec moi à la sortie du monastère. Je l’ai scanné, et te l’offre gratuitement. Le lien pour le télécharger se trouve dans la description de la vidéo.

« Mais qu’est ce que je fous là »… l’envie de fuir me viens déjà. Ça promet. Mais cette épreuve, je dois la réussir. Pour moi. Et pour toi. Aller, courage. Reste bien avec moi ma petite tortue. Je me sens déjà seul. Bonne nuit !

Jour 1

05.00 AM

5 heure du matin. Réveille très matinal, au chant des oiseaux. Après une première session de méditation dans le dortoir, on se dirige vers le hall principal pour pratiquer un rituel très spécial chez les bouddhistes : offrir le riz aux moines.

Un a un, toujours en silence, nous remplissons un bol de riz. Après s’être installés en cercle autour du hall, nous nous agenouillons, les garçons d’un côté, les filles de l’autre et nous patientons. En silence. Je ne comprends pas tout de suite ce qu’il se passe.

Puis les moines arrivent. Ils dorment au sein d’une grotte, dans la forêt juste à côté. Chaque matin, ils viennent avec un bol et nous leur offrons du riz, leur petit-déjeuner.

07:00 AM

À 7h du matin, c’est à notre tour d’aller manger. Toujours les garçons d’un côté et les filles de l’autre, on part se servir des petits bols de nourriture posés sur une sorte de buffet. La nourriture est entièrement à base de végétal. Pas de viande étant donné que tout être vivant est sacré. Étant coupés du monde, la nourriture est directement cultivée dans des champs autour du monastère.

Durant la journée, on ne mange que deux fois : une fois à 7h du matin et une autre fois à 11h du matin. Le reste de la journée, c’est le jeûne.

On mange seul, dans le réfectoire. En silence. Imagine-toi à ma place, en train de manger, sans parler, dans mes propres pensées.

08:00 AM

À 8h du matin, on commence une longue session de méditation qui durera 2 heures et demi. Les femmes sont installées derrière, pour ne pas perturber les hommes. C’est la coutume. Après quelques chants de prière en langage Pati, le langage dans lequel est transmis l’enseignement de Bouddha, c’est parti pour méditer. L’exercice est simple : se mettre en tailleur, inspirer profondément puis expirer profondément. On se concentre sur le contact de l’air sortant de nos poumons avec nos narines. On prononce « Bou » en inspirant et « Tho » en expirant. On ne doit penser qu’à ça et à rien d’autre. Mais très vite, cette position en tailleur devient très douloureuse. On a faim, on ne tient plus sur place … et mon esprit s’égare. J’en ai vite très marre.

10:30 AM

Encore une fois, on offre le riz aux moines, avant de nous diriger pour le deuxième et dernier repas de la journée à 11h du matin.

(image lavage de la vaisselle)

1:00 PM

Le programme de l’après-midi est un peu plus spécial. Comme si j’en avais pas déjà vu assez. À 13h, le moment le plus chaud de la journée, on nous emmène faire une méditation pas comme les autres : the walking meditation, ou la marche méditative. Très lentement, en file indienne, les uns derrière les autres et toujours les hommes en premier, nous commençons à emprunter un chemin vers la forêt. À ma plus grande surprise, toujours pieds nus. À ce moment de la journée, le sol est très brûlant. L’exercice de méditation est presque le même à une chose prêt. Au lieu de se concentrer sur notre respiration, nous devons maintenant nous concentrer sur nos mouvements. « Bou » lorsque mon pied droit touche le sol brûlant, « Tho » lorsque mon pied gauche touche le sol … tout aussi brûlant. Ne penser à rien d’autre qu’au contact de la peau sur le sol chaud. Et ça, durant 3 heures. C’est long. C’est lent. Mes pieds brûlent, je marche sur des cailloux qui me blessent la peau. Mais je dois continuer. En silence, sans me plaindre, et en faisant tout pour éviter que mon esprit s’égare. Bou – Tho, Bou – Tho …

04:00 PM

Quand est-ce que cela va s’arrêter ? Peuvent-ils me proposer quelque chose de pire que de marcher pieds nus sur le sol brûlant de la forêt, en plein milieu de la journée ? Et bien oui. « Les tâches ménagères ». Comme je l’ai précisé au début de cette vidéo, nous sommes hébergés gratuitement dans le monastère. En échange, nous devons participer aux tâches ménagères et à l’entretien du monastère. Laver la vaisselle, tondre la pelouse, ramasser les feuilles … je choisis ce dernier. Mais attention ! Toujours en méditant. Cette fois-ci, en se concentrant sur les mouvements de mes bras. Cette tâche, c’était la goutte qui allait faire déborder le vase. Qu’est-ce que je foutais ici, à ramasser les feuilles d’un monastère Bouddhiste en Thaïlande. Toujours pied nus, avec des fringues qui puent. Fatigué. La faim au ventre. Et tout ça, en faisant attention de ne pas toucher la moindre fourmi, de peur que l’on me condamne de meurtrier.

05:00 PM

Enfin ! Une heure de pause. Bien méritée. La joie m’envahie… mais retombe aussitôt. Qu’est-ce que je pouvais bien faire ? Alors je bouquine. Encore. Et encore. Je réfléchis sur moi-même. À la vie. Puis j’essaie de ne penser à rien. Et d’accepter l’ennui. Pour une fois depuis longtemps, je remettais ma vie sur pause. Ne rien faire. Et je te garantie, ça faisait du bien putain.

06:00 PM

La pause est de très courte durée. Les gongs sonnent. Tout le monde se dirige vers le Hall principal. C’est l’heure de la prière.

Puis de la méditation.

Avec une journée pareille, on ne peut plus se concentrer. Dans le noir, je n’arrive même pas à fermer les yeux. J’ai envie de me coucher, j’ai envie de manger, j’ai envie d’une bonne douche bien chaude et surtout … je veux me barrer.

10:00 PM

Juste avant d’aller me coucher dans mon lit douillet, je pars traînasser au bord du lac et je m’arrête observer la lune. Ce soir, c’est la plein lune. Je me souviens de mon programme de base : je devais aller dans le sud, sur les plages ultra touristiques de la Thaïlande pour participer à un des festivals les plus célèbres du pays : La full Moon Party. Je me dis qu’à cette heure, j’aurais été saoul, dépensé tout mon argent, me rappeler de rien … de fait, tout ce que je pouvais déjà faire à Paris, de retour chez moi et tout le contraire de ce que je faisais ici.

Jour 4

Après 3 nuits et 4 jours passés dans le Monastère de Wat Pa Tam Wua, je craque.

Mais je ne renonce pas.

[…]

Je ne sais même plus combien de temps je suis resté dans ce monastère. Tous les jours se ressemblent : c’est le même rituel.

Levé de très bonne heure : avec une tête de plus en plus fatiguée.

On offre le riz au moine.

On prend un rapide petit déjeuner

On médite assis, on médite couché. On médite en marchant, on médite en nettoyant.

Le moine gérant du monastère nous raconte la même blague, tous les jours avant le deuxième repas : « allez, on vous a préparé un gros barbecue » et à chaque fois, il rit, d’un rire vrai et heureux comme si c’était première fois qu’il la racontait. Et ça nous fait rire aussi.

Parfois, je prends le risque de placer deux mots à quelqu’un entre deux coups d’éponge. Discrètement. Le contact humain m’avait manqué.

Puis je me retrouve seul. Je lis, je réfléchis, je médite.

Encore, et encore.

Je finis par flancher. C’est trop difficile. Je dois continuer ma route. Mais j’avais changé. Je le sentais. Au plus profond de moi, que jamais je ne serai le même que la personne qui avait débarqué il y a plusieurs jours de cela en ce lieu.

Cette expérience avait développé une nouvelle compétence en moi : je ne permets plus à mes émotions de me contrôler. Maintenant, c’est moi qui contrôle mes émotions.

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